EIRL et EURL, points communs et différences : Comprendre les spécificités de chaque statut en 2024

L'environnement entrepreneurial français propose différentes structures juridiques, chacune adaptée aux besoins spécifiques des entrepreneurs. L'EIRL et l'EURL représentent deux options distinctes pour les entrepreneurs souhaitant exercer seuls leur activité tout en bénéficiant d'une protection patrimoniale.

Les caractéristiques fondamentales de l'EIRL

L'EIRL, bien que n'étant plus disponible pour les nouvelles créations depuis février 2022, conserve son fonctionnement pour les structures existantes. Cette forme juridique se distingue par sa structure unique et son organisation particulière.

Le principe du patrimoine d'affectation

L'EIRL repose sur un mécanisme de séparation des patrimoines. L'entrepreneur peut isoler ses biens professionnels de ses biens personnels grâce à une déclaration d'affectation. Cette partition garantit une protection optimale du patrimoine personnel face aux créanciers professionnels.

Les démarches de création d'une EIRL

La création d'une EIRL nécessite une déclaration d'affectation du patrimoine professionnel. Pour les actifs dépassant 30 000 euros, une évaluation par un expert est obligatoire. L'entrepreneur doit également ouvrir un compte bancaire distinct et maintenir une comptabilité séparée pour son activité professionnelle.

La structure et le fonctionnement de l'EURL

L'Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée représente une forme juridique adaptée aux entrepreneurs souhaitant exercer seuls. Cette structure offre une séparation nette entre les patrimoines personnel et professionnel. La responsabilité financière se limite aux apports réalisés dans l'entreprise.

L'organisation d'une société unipersonnelle

L'EURL fonctionne avec un associé unique qui assume le rôle de gérant. Cette forme juridique se caractérise par une personnalité morale distincte de celle de l'entrepreneur. Le dirigeant bénéficie du statut de travailleur non salarié (TNS). La gestion nécessite la tenue d'une comptabilité commerciale et l'établissement des comptes annuels. Le régime fiscal permet un choix entre l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les sociétés.

Les étapes de constitution d'une EURL

La création d'une EURL implique plusieurs démarches administratives. L'entrepreneur doit rédiger des statuts, réaliser une annonce légale et procéder à l'immatriculation au greffe du tribunal de commerce. L'ouverture d'un compte bancaire professionnel s'avère obligatoire. Un avantage notable réside dans la possibilité d'évoluer vers une SARL en accueillant de nouveaux associés, sans changement majeur de structure. Pour les entreprises réalisant un chiffre d'affaires inférieur à 91 900€ pour les achats/ventes ou 35 800€ pour les services, la franchise de TVA s'applique.

Comparaison des aspects fiscaux et sociaux

L'EIRL et l'EURL présentent des caractéristiques spécifiques en matière fiscale et sociale. Ces deux structures offrent aux entrepreneurs des possibilités différentes pour organiser leur activité professionnelle et gérer leurs obligations.

Les options d'imposition disponibles

L'EIRL suit par défaut le régime de l'impôt sur le revenu (IR), avec une option possible pour l'impôt sur les sociétés (IS). L'EURL propose une flexibilité similaire avec le choix entre IR et IS. Les deux structures permettent d'accéder au régime de la micro-entreprise sous certaines conditions de chiffre d'affaires : moins de 91 900€ pour les activités de vente et moins de 35 800€ pour les prestations de services. La franchise de TVA s'applique selon ces mêmes seuils.

La protection sociale du dirigeant

Le statut social varie selon la forme juridique choisie. Dans une EURL, le dirigeant relève du régime des travailleurs non-salariés (TNS) avec des charges sociales d'environ 45% des revenus. L'assiette de calcul des cotisations sociales dépend directement du régime d'imposition sélectionné. Les dividendes versés dans le cadre d'une EURL sont assujettis aux charges sociales. Une comptabilité autonome et un compte bancaire dédié sont exigés pour les deux structures, garantissant une gestion financière transparente.

Avantages et inconvénients de chaque statut

L'EIRL et l'EURL représentent deux structures distinctes pour les entrepreneurs individuels. Ces statuts juridiques proposent des caractéristiques spécifiques adaptées aux différents besoins des créateurs d'entreprise. Analysons leurs forces et leurs points de vigilance.

Les atouts respectifs de l'EIRL et de l'EURL

L'EIRL offrait une création simplifiée nécessitant uniquement une déclaration d'affectation, sans frais particuliers. Elle permettait une séparation nette entre patrimoine personnel et professionnel. L'EURL, structure sociétaire, présente l'avantage majeur d'une possible évolution vers une SARL lors de l'arrivée de nouveaux associés. Elle renforce la crédibilité professionnelle auprès des partenaires et clients. Les deux formes proposent une flexibilité fiscale avec le choix entre l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les sociétés.

Les limites et contraintes à considérer

À noter que l'EIRL n'est plus disponible pour les nouvelles créations depuis février 2022, remplacée par le statut d'entrepreneur individuel. L'EURL implique des formalités administratives plus complexes et des coûts de création incluant les frais de greffe et d'annonces légales. Les deux statuts exigent une gestion comptable rigoureuse avec un compte bancaire dédié. Pour les apports dépassant 30 000 euros, une évaluation professionnelle s'avère nécessaire. L'EURL génère des charges sociales d'environ 45% et soumet les dividendes aux prélèvements sociaux.